La pluie est un élément météorologique qui affecte grandement la sécurité routière. En modifiant l’adhérence des pneus, en réduisant la visibilité et en rendant les routes glissantes, elle exige une vigilance accrue de la part des conducteurs. Le comportement du véhicule change considérablement et impose aux automobilistes d’adapter leur conduite. Respecter les consignes de sécurité devient essentiel pour minimiser les risques.
La pluie : facteur d’augmentation du nombre d’accidents de voiture et de moto
Les données actualisées du Ministère de la Transition Écologique et des Études Routières de 2024 confirment que la pluie continue d’augmenter les risques d’accidents. Selon les dernières études, le risque d’accidents double, en moyenne, les jours de pluie, que vous rouliez en Lamborghini Urus ou en Opel Corsa.
Cette constatation repose toujours sur la méthode des “couples de jours”, qui consiste à comparer le nombre d’accidents survenus un jour de pluie avec ceux d’un jour sec. Les résultats montrent une augmentation significative du nombre d’accidents les jours de pluies intermittentes (+346 %), par rapport aux jours de pluie continue (+193 %).
Ces chiffres confirment la dangerosité des averses soudaines, où les conducteurs peuvent être pris au dépourvu, n’ayant pas encore adapté leur conduite.
Comparaison des conditions climatiques : pluie, neige, verglas, brouillard
Bien que la pluie soit souvent perçue comme une situation moins grave que la neige, le verglas ou la grêle, elle reste néanmoins à l’origine d’un grand nombre d’accidents corporels. Selon les dernières études de la Sécurité Routière en 2024, parmi les quatre conditions climatiques (brouillard, neige-grêle, pluie, verglas), la pluie est celle qui entraîne le plus d’accidents corporels. En termes de gravité, elle est cependant moins sévère que le verglas ou la neige.
Caractéristiques des accidents par temps de pluie :
- Fréquence élevée d’octobre à janvier : Durant cette période, 47,2 % des accidents corporels surviennent sous la pluie, contre 34,0 % pour l’ensemble des conditions météorologiques.
- Accidents impliquant plusieurs véhicules : On observe une sur-représentation des accidents impliquant trois véhicules ou plus, avec un facteur multiplicatif de 1,3.
- Accidents nocturnes : Les accidents corporels sous la pluie la nuit sont plus fréquents, avec un facteur multiplicatif significatif.
L’impact combiné du brouillard et du verglas
Les conditions deviennent encore plus dangereuses lorsque la pluie est combinée à du brouillard ou à des phénomènes verglaçants. Cette combinaison peut entraîner une perte totale de contrôle du véhicule, d’où l’importance d’une prudence extrême.
La géographie des accidents de voiture et de moto liés à la pluie
Les statistiques des accidents de la route sous la pluie varient considérablement selon les régions et les infrastructures. Les zones les plus urbanisées sont particulièrement à risque.
- Dans les grandes agglomérations, le risque d’accidents est nettement plus élevé avec un facteur de 2,59 par rapport aux petites villes, où il est de 1,91. La densité de population, la fréquence des trajets et l’intensité du trafic jouent un rôle dans cette différence.
- Sur les routes nationales, le taux d’accidents augmente de 112 % les jours de pluie, et le nombre de tués par jour croît de 87 % par rapport aux routes locales.
- Les autoroutes sont également touchées, mais dans une moindre mesure, avec un facteur multiplicatif de 1,2.
Régions les plus concernées par les accidents liés à la pluie
En 2024, les régions les plus affectées par les accidents liés à la pluie demeurent similaires aux années précédentes, avec toutefois une légère augmentation des facteurs multiplicatifs dans certaines zones.
Taux multiplicateur entre 1,2 et 1,4 :
- Région Parisienne : Oise, Paris, Yvelines, Seine-et-Marne, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise, Hauts-de-Seine.
- Nord-Est : Vosges, Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Haute-Saône, Doubs.
- Autres départements : Cantal, Finistère, Gironde, Manche, Rhône, Lot, Aveyron.
Taux multiplicateur de 1,5 :
- Essonne
- Haute-Vienne
Ces zones sont particulièrement vulnérables en raison de leurs conditions climatiques plus humides, de la densité de la circulation ou de la configuration de leurs routes.
Conseils à suivre pour réduire au mieux les risques
- Avoir des essuie-glaces efficaces et en bon état avec un niveau de lave-glace suffisant;
- Bien ventiler le véhicule pour désembuer les vitres et régler le chauffage pour entretenir leur transparence;
- Abaisser les vitesses sur autoroute de 130 à 110 km/h, sur chaussées séparées de 110 à 100 km/h, sur les routes de 90 à 80km/h. En agglomération la limitation de vitesse reste fixée à 50 km/h;
- Augmenter la distance qui vous sépare du véhicule précédent en maintenant toujours 2 traits (ou 2 secondes) entre vous et lui;
- Prévoir le doublement de la distance de freinage : par pluie, à 90 km/h par exemple, elle croît de 60 %;
- En cas d’aquaplaning, il ne faut en aucun cas tourner le volant ou freiner. Il faut lâcher l’accélérateur et viser un point au loin droit devant soi en attendant de retrouver l’adhérence.
- Vérifier l’usure des pneus et les changer lorsque la profondeur des sculptures atteint 1,6 mm. Voici un comparateur de pneus d’hiver pour faire le meilleurs choix.
- Observer les traces laissées par les autres voitures : plus elles sont étroites, moins l’eau est évacuée de la chaussée…
- Utiliser des feux de croisement obligatoirement (les feux de positions seuls ne sont pas autorisés). Le ou les feux de brouillard arrière sont strictement interdits en cas de pluie : éblouissement des véhicules qui vous suivent.
Sources :
- Ministère de la Transition Écologique – Études et Statistiques Routières, Rapport 2024.
- Sécurité Routière – Conditions climatiques et accidents corporels, 2024.
- INSEE – Étude sur les accidents en milieu urbain, mise à jour 2024.
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